Par Morgan Jones, article publié sur desertnews.com
Rosemary Card n’a jamais fait d’études de stylisme, mais pendant ses deux ans de mannequinat à New York, Card a travaillé avec des stylistes renommés qui développaient leur propre ligne, comme Jill Stuart par exemple. Elle a observé, écouté et remarqué ce qui donne une coupe de qualité à un vêtement. Elle a aussi défilé sur des podiums du monde entier, en portant les dernières créations de la mode. Mais Card se dévoue maintenant à une autre sorte de mode: une ligne de robes SDJ.
Certains pensent que Card n’a pas les qualifications et la préparation nécessaire pour cette carrière, mais Card, qui a 36 ans et qui habite à Salt Lake City, répond à ces remarques avec la même confiance qu’elle aurait à répondre à d’autres questions.
« Je ne suis probablement pas qualifiée à cent pour cent, mais dans la vie, si on attend d’être prêt à cent pour cent pour quoi que ce soit, on n’accomplit jamais rien, » nous dit Card. « J’ai saisi ma chance. Suis-je parfaitement qualifiée? Non. Mais je sais poser les bonnes questions, trouver des tuteurs, et résoudre les problèmes qui se présentent. »
Rosemary Card est la quatrième des cinq filles de Mike et Liesa Card. Elle a grandi en Utah. Quand elle avait 8 ans, sa famille a déménagé à New York City, où sa mère l’a persuadé à poursuivre un degré de décoratrice d’intérieur à la Fashion Institute of Technology. Bien que le déménagement de sa maison à Sandy à un appartement étroit partagé avec la famille de sa tante fût un ajustement difficile, Card raconte que cela leur a permis à ses sœurs et elle de trouver leur indépendance.
La mère de Card a reçu un BTS et sa famille est retournée vivre en Utah après avoir vécu quatre ans à New York. Card est devenue figurante dans le film « High School Musical » de Disney, et pendant qu’elle participait au tournage à la East High School de Salt Lake City, quelqu’un s’est approchée d’elle et l’a encouragée à poursuive une carrière dans le mannequinat. Card a exploré cette option. Les agences locales lui on dit qu’elle n’avait pas la « bonne figure » pour une carrière en Utah mais qu’elle trouverait du succès à New York.
Card raconte que le mannequinat était « la dernière chose au monde » que ses parents voulaient qu’elle fasse, mais pendant la période de Thanksgiving, sa mère l’emmena en voyage d’affaires à New York. Pendant que sa mère était en réunion, Card se présenta à des agences de mannequin. La mère de Card espérait lui montrer que le mannequinat n’était pas une option viable, mais Card est repartie avec un contrat de trois ans pour l’agence Elite Model Management. Moins de deux mois après, à l’âge de seize ans, elle déménagea pour vivre seule à New York.
Au départ, les parents de Card étaient inquiets d’envoyer leur fille à New York pour travailler dans le monde de la mode, mais ils ont commencé à ressentir que c’était une expérience qu’elle devait vivre.
« Ils ont prié et jeuné et ils ont ressenti que cela faisait partie du plan que Dieu avait pour moi, nous dit Card. Même si cela ne faisait pas partie de leur plan, ils ne pouvaient pas dire à Père céleste: « Oh, cela ne fait pas partie de nos projets. On ne va pas la faire, » mais ils ont ressenti qu’ils devaient me laisser faire, et je pense que cela leur a apporté beaucoup de paix. »
Juste avant de partir pour New York, Card a reçu une visite. Leanne Freedman, la femme du co-fondateur de DownEast Outfitters et qui elle-même avait été mannequin, lui a donné un conseil important.
Elle m’a parlé « d’une photo » se rappelle Card, « Si tu prends juste une photo inappropriée, tu ne pourras jamais changer cette décision. … Je sais que je ne voulais pas, un jour, être dans la présidence des jeunes filles et qu’une abeille tombe sur une photo inappropriée de moi sur internet. Et je savais que je pouvais participer à beaucoup de fêtes et que tout se passerait bien mais je savais aussi que je pouvais aller à une seule fête et me retrouver dans une situation très dangereuse, et le risque me paraissait trop grand. »
Même si l’agence de mannequins respectait ses principes, Card, une membre de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours s’est retrouvée dans un monde où les mannequins pouvaient faire la fête avec des célébrités et avaient un accès illimité à l’alcool et aux drogues. Elle observa les autres filles de son âge lutter pour prendre des décisions d’adultes en étant si jeunes, mais elle resta attachée à ses principes.
Elle négocia avec son agence de ne pas travailler les dimanches pour pouvoir aller à l’église et elle étudiait les Ecritures au quotidien.
Card attribue sa force de caractère à sa mère, qui lui a offert un nouveau jeu d’Ecritures avant qu’elle parte pour New York.
Après avoir passé deux ans dans le mannequinat et juste après ses 18 ans, Card a voyagé au Japon. Pendant qu’elle était là-bas, elle s’est rendu compte que ses principes n’avaient pas été communiqués, et elle décida qu’elle en avait fini avec le mannequinat. Même si elle resta fidèle à ses principes pendant son voyage, ce fut un rappel qu’elle avait atteint un âge où les agences allaient s’attendre à ce qu’elle fasse des choses qui ne sont pas en accord avec ses principes de modestie.
« Quand les gens me demandent: pourquoi est-ce que tu as arrêté le mannequinat? » je dis toujours « pour faire court, j’ai plus à offrir à ce monde » répond Card.
Pendant les années qui ont suivies son retour en Utah, Card a servi une mission en Arizona de 2010 à 2011, elle a étudié à Jérusalem pendant un semestre et est depuis 2013 diplômée de l’Université de Brigham Young. Elle a aussi travaillé pour la campagne de l’Eglise « Je suis mormon » et elle travaille maintenant dans le département de vidéo de l’Eglise. Elle nous dit que ces opportunités spirituelles et éducationnelles l’ont aidé à développer une nouvelle perspective sur ses expériences de mannequin.
« Ces expériences m’ont aidée à découvrir ce que j’avais à offrir, … elles me permettent d’utiliser les choses que j’ai apprises dans le mannequinat pour aider les jeunes filles à comprendre qui elles sont et ce à quoi elles peuvent contribuer » nous dit Card. « C’est ce qui me passionne le plus, et je pourrai en parler encore et encore, mais grâce à mes expériences de mannequin j’ai vécu selon la définition que le monde donne de la valeur des jeunes filles. C’est une expérience unique. »
« Je l’ai vécu pendant deux ans et je me suis rendu compte, « Ce n’est pas la chose à faire » alors maintenant… je peux dire : « Hey les filles, je l’ai vécu. Je suis passée par là. Je l’ai fait. J’ai marché dans ces talons aiguilles, et ils font mal. Vous pouvez accomplir tellement plus, vous pouvez apporter au monde beaucoup plus qu’un très joli portrait, et le monde a besoin de vous. »
Il y a environ un an, Card se trouvait dans le temple lorsqu’elle a ressenti qu’elle devait créer une compagnie qui vendrait des robes du temple. Elle s’est immédiatement rendue dans le bureau de sœur Sharon Samuelson, la matrone du temple de Salt Lake et a pris rendez-vous. Elles ont parcouru les directives et les normes pour les vêtements du temple, et elle a ressenti qu’elle devait continuer.
Bien que Card ait conscience que les vêtements du temple ne doivent pas attirer l’attention, elle a aussi ressenti que la participation au temple est importante, et les servants doivent d’habiller en conséquence.
« Je sais que le but du temple n’est pas de se faire remarquer ou d’être à la mode, » a dit Card. « Nous n’essayons pas d’être voyant ou d’attirer l’attention sur nous-mêmes, mais nous voulons porter ce que nous avons de meilleur, et si le temple est l’œuvre la plus importante sur la terre, alors on doit s’habiller du mieux que l’on peut. Je ne pense pas qu’il faille aller dans l’extrême, mais je veux que les gens s’habillent bien. »
Card a appelé sa compagnie Q. Noor. Le « Q » représente le mot « queen » (reine), et le mot « Noor » veut dire lumière en Arabe. La compagnie a lancé son site internet en Novembre et planifie de sortir un nombre limité de modèles différents.
Même si Card aimerait que sa compagnie trouve beaucoup de succès, elle ressent qu’elle a déjà trouvé un certain succès en suivant le murmure qu’elle avait reçu.
« Le but n’est pas de vendre un milliard de robes, … même si ce serait fantastique, » a dit Card. « Mon but est de m’aider à devenir la personne que Père céleste veut que je sois, alors j’y travaille, et c’est super de pouvoir aussi aider d’autres personnes. Je sais que pour mon Père céleste et moi, c’est ce qui est le but. »