Mormon

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Par Darla Isackson, article publié sur ldsmag.com

La semaine après Noël est souvent décevante. Les cadeaux sont tous ouverts et certains déjà cassés. La lassitude causée par l’accumulation de souci et des activités s’installe. Peut-être que nous devrions prendre une respiration profonde et réfléchir à ce qui compte vraiment.
Dans cet état d’esprit, je pensais aux moments où un petit-fils a été malade. Quand un petit corps souffre et que la fièvre rage et une petite tête a mal, cet enfant ne veut pas de nouveaux jouets. Il veut seulement être tenu par quelqu’un qui l’aime. Quand je souffre émotionnellement, je ne veux pas que mon mari me donne un cadeau. Je veux simplement être tenue entre ses bras et rassuré que je suis aimé.
Ralph W. Emerson, un philosophe américain nous rappelle que les bagues et les bijoux ne sont pas des cadeaux, mais des excuses en forme de cadeaux. Le seul vrai cadeau est le don de vous-même. À Noël les meilleurs cadeaux que je reçois sont généralement des visites: des témoignages d’amour et de préoccupation de ceux dont je me soucie et pour qui je suis importante. Très souvent, le cadeau du temps, de la présence, est le meilleur de tous.
Les parents laissent savoir combien ils apprécient leurs enfants en donnant de leur temps, leur présence. Il faut une vision claire de ce qui importe le plus pour donner de notre présence à nos enfants.

Le besoin ne s’en va jamais

Nous ne cessons jamais d’avoir le besoin d’amour qui s’exprimé par la présence. Pendant un Noël, ma belle-sœur, (un médecin bien occupé qui vit à Seattle, Washington, et qui rarement fait des visites) a surpris ses parents âgés en se montrant à leur porte en Utah avec des rubans de Noël autour de son cou. « Je suis votre cadeau! » s’exclama-t-elle. Rien d’autre n’aurait pu les faire sentir plus heureux ou plus aimé que sa présence.

Peu importe l’âge que nous avons, le don du temps et de l’attention est aussi doux qu’il était quand nous étions enfants. Les enfants âgés ont besoin des parents, les parents ont besoin des enfants qui ont vieilli. C’est un cycle sans fin. Nous avons tous besoin du soutien et de l’aide des uns des autres. Nous avons la capacité d’aimer et de soutenir chacun autour de nous par notre présence.

Personne ne peut prendre votre place

J’ai appris par expérience que quel que soit la part de travail acharné ou les efforts compétents, rien ne pourrait me rendre irremplaçable au travail.

Cependant, au sein de ma famille, personne ne peut prendre ma place. Je suis l’unique maman de mes enfants. Je suis la seule grand-mère qui peut aimer mes petits-enfants de la façon dont je les aime. Je suis la seule personne qui puisse leur donner exactement ce que je peux leur apporter par ma présence et en partageant qui je suis et ce à quoi je crois après une vie entière pleine d’expériences.

Peut-être que l’une des raisons qui fait que le corps des mères et des grand-mères sont courbés leurs a permis de modeler leurs enfants et petits-enfants d’une douce et aimante façon dans l’étreinte de leurs bras. Une grand-mère aux courbes généreuses m’a dit que ses petits-enfants ont aimé s’enlacer avec elle disant que Grand-mère avait son propre oreiller incorporé.

Emily Woodmansee a écrit,  » Aux femmes incombent les tâches des anges; Nous, sœurs en Sion, nous réclamons le droit, Aimant et servant sans chercher les louanges, D’aider, de bénir, de répandre la foi. » (Hymne n° 201). Nous ne pouvons être des anges absents. Nous ne remplissons la tâche des anges que par notre présence. Nous applaudissons et bénissons principalement par notre présence–  notre présence volontaire, de tout notre cœur, et non entrecoupée par d’imposantes listes déraisonnables de choses à faire.


La valeur des âmes est validée par notre présence

Quelle est la valeur d’une personne? Nous voyons encore et encore que les gens sont prêts à remuer ciel et terre pour aider quelqu’un à trouver leur enfant qui a été enlevé ou s’est perdu. Des paroisses, des pieux et des communautés entières partent à la recherche d’un enfant perdu. Quelle chose merveilleuse ce serait si une personne spirituellement perdue pouvait avoir une telle effusion d’amour similaire et de sollicitude-par la présence de ceux qui s’en soucient. Le Seigneur a dit, « Souvenez-vous que les âmes ont une grande valeur aux yeux de Dieu. » Pour élever notre vision à la Sienne, il est nécessaire que nous voyions aussi la grande valeur de chaque âme.

Seule la bonne volonté de parents ou de grands-parents à passer du temps avec un enfant peut le convaincre qu’il est aimable et qu’il a de la valeur. C’est peut-être la seule chose qui va l’aider à croire suffisamment en lui pour se battre pour sa propre âme. Cet esprit de combat est vital lorsque les tentations sont fortes. Seulement s’il ressent qu’il en vaut la peine de se battre pour cela alors il sera en mesure de tenir le coup.

Dans Alma 29: 9, nous lisons: « c’est là ma gloire, de pouvoir, peut-être, être un instrument entre les mains de Dieu pour amener quelque âme au repentir; et c’est là ma joie. » Nous sommes des instruments entre Ses mains, et nous pouvons effectivement inciter quiconque à la repentance (un changement positif) en travaillant et en jouant avec les enfants, en priant avec eux, en les guidant. Tout cela requiert notre présence aimante. Il faut un acte de foi pour diminuer le temps que nous passons à faire d’autres choses et augmenter le temps que nous passons avec ceux que nous aimons.


Recevant le don de la Présence de Dieu

Il y a une contrepartie spirituelle à l’idée de donner le cadeau de notre présence: le plus grand don du Seigneur est Lui-même. Non seulement dans un certain sens philosophique comme se donnant lui-même en rançon pour les péchés du monde, mais dans un sens très réel: Sa présence à cet instant même. J’ai toujours aimé le message de Deanna Edwards que j’ai entendu pour la première fois: «La joie n’est pas l’absence de la douleur, mais la présence de Dieu. » Le Seigneur nous donne de la joie et nous montre son amour de la meilleure façon : Sa préence

Cette saison de Noël passé était le temps idéal pour réfléchir et choisir de vivre et de recevoir le don de la présence du Seigneur. Est-ce que la joie suscitée par  la musique de Noël a été une clé pour déverrouiller nos cœurs et nos esprits afin de ressentir Sa présence cette année? Le Seigneur est souvent si proche, mais il faut chercher avec foi pour sentir Sa présence. Ce principe est bien illustré dans l’Histoire de l’Eglise par le récit de la vision de Joseph Smith de certains des apôtres en mission en Angleterre. Les Apôtres avaient été rejetés, persécutés, chassés. Ils avaient faim, étaient fatigués et découragés. Joseph vit le Sauveur leur tendant la main désirant de les réconforter. Mais abattus, ils ne regardaient pas vers le haut. Ils ne détectaient pas sa présence.

Le choix de regarder vers le haut

L’un des choix les plus importants que nous faisons avec notre liberté de choisir donnée par Dieu est de savoir regarder ou vers le haut ou vers le bas. A chaque instant nous choisissons de regarder en haut vers Lui, affirmant et croyant en Sa présence, ou de regarder vers le bas, en se concentrant sur les choses de ce monde. Je sentais plus vivement cette réalité de choix après la mort de mon fils. J’ai dû réaliser le fait que je pouvais choisir de me vautrer dans la misère, le doute, la peur et l’auto-persécution. Ou, je pouvais choisir la foi,  l’espérance et la paix offertes par le Consolateur. Je pouvais regarder vers le haut et voir que le Sauveur pouvait me tendait la main- ou pas!

Parfois, j’ai choisi d’être fidèle et de croire surtout parce que la misère provenant des choix opposés était insupportable. D’autres fois, j’ai choisi de rester dans le doute et la peur pendant un temps, mais évitais de laisser ces négativités devenir familières, la part  connue où l’on se sent en quelque sorte à l’aise. Je savais que la présence du Seigneur avec tout ce que cela implique peut devenir «l’inconnu» qui semble effrayant juste parce que c’est si peu familier.

Parfois, je me sentais indigne de la joie et de la paix de vivre le confort et la présence du Seigneur. Je pouvais imaginer que Sa présence était là pour tous les autres, mais pas pour moi. Une chose est claire, cependant: toute pensée ou sentiment qui me retient de l’expérience de la présence du Seigneur vient directement de l’adversaire. Il est bien habitué à nous rendre misérable et il n’y a pas de meilleur moyen que de nous faire croire à ses mensonges. Mais l’Esprit du Seigneur est plus fort et peut toujours nous ramener à la vérité.


Le choix est toujours là

La dernière fois que je participais à une superbe performance de chants de Noël de Dickens j’en suis venu au sentiment que les deux Scrooges sont vivants en moi. Je reconnais l’aveugle, celui lié à ce monde quand je choisis la misère et refuse la présence du Seigneur. Je reconnais le Scrooge transformé qui partage quand je sens la présence du Seigneur et prolonge son amour pour les autres dans mes paroles et mes actions. Je choisis chaque moment que désire qui soit et chaque année je décide de mes expériences de Noël.

Parfois, le choix de regarder vers le haut semble limité par les déséquilibres physiques qui peuvent bloquer la capacité de sentir Sa présence, peu importe la façon consistante de faire de bons choix qui devrait me permettre de le sentir. Mais en général, je choisis ou non d’accepter le don de sa présence. Si je choisis d’être une source de Sa lumière pour d’autres ou une source de discorde. Si je choisis de me concentrer sur le fait de donner des «choses» ou une partie de moi-même. Je choisis ce pour quoi je dois dépenser mon temps. Je choisis ce pour quoi ma vie doit compter. Si je choisis de dormir pendant la mortalité ou de me réveiller et de prendre conscience de sa véritable signification.


L’éveil à la présence du Seigneur

Le Sauveur a expié les péchés de Pierre, Jacques et Jean, même s’ils dormaient durant son agonie dans le Jardin de Gethsémani. Il a expié pour les péchés du monde entier, même si la plupart du monde est « endormi » en ce qui concerne le Sauveur et l’Expiation. Il nous aime même quand nous ne nous sentons pas son amour. Il est près de nous, même quand nous ne sentons pas sa présence.

Joshua Steed, un personnage de Gerald  Lund dans The Work and the Glory obstinément résista à ressentir la présence du Seigneur pour lui-même. Pendant des décennies, Joshua était étranger à l’amour du Sauveur. Même quand il a perdu toute sa richesse, a rejoint le chemin de l’ouest avec sa famille, et est devenu étrangement attiré à l’idée de lire le Livre de Mormon, il ne pouvait pas imaginer comment l’amour ou l’expiation du Sauveur s’appliquaient à lui personnellement.

Un soir (après environ trois mois sur la route), il a directement accepté un défi de Brigham Young. Il est parti tout seul et a passé la soirée priant pour savoir si le Seigneur voulait de lui dans le Royaume, même s’il était si indigne. Il ne reçut  aucune réponse ce soir-là, rien du tout. Le lendemain matin, alors que sa famille et lui-même allaient entreprendre de lever le camp, il devint extrêmement conscient du formidable don de sa famille- comme elle était précieuse à ses yeux. C’était tout comme s’il les voyait pour la première fois. Cette expérience avait été renforcée par sa jeune fille chantant des paroles qu’elle avait écrites  juste pour lui, reflétant son désir qu’il se tourne vers le Seigneur afin qu’ils puissent être ensemble pour toujours. « Je t’aime, papa, » dit-elle en l’embrassant. Joshua était rempli d’une paix qu’il n’avait jamais connu auparavant. Et le Seigneur parla à son esprit, disant: « Si je t’ai donné tout cela, comment peut-tu douter de mon amour pour toi? »

Pour la première fois Joshua ouvrit son cœur à la présence du Seigneur, et ressentit l’amour que le Seigneur lui avait offert tout ce temps.


Recevoir et donner

Alors que la musique sacrée de Noël est encore vivace dans nos esprits et le message de la naissance du Christ est frais et clair, puissions- nous réfléchir au don merveilleux de la présence de Dieu. Puissions-nous être prêts à la recevoir, à ouvrir nos cœurs à elle et à vraiment la ressentir Alors nous aurons tellement plus à offrir aux autres, et pourrons éprouver de la joie dans notre volonté de donner le don de notre présence à ceux que nous aimons.