Pierre est-il la pierre sur laquelle est bâtie l’Église ?

Le sixième Article de Foi de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours déclare :

« Nous croyons en la même organisation qui existait dans l’Église primitive, savoir : apôtres, prophètes, pasteurs, docteurs, évangélistes, etc. »

C’est en comprenant cela que les Saints des Derniers Jours croient et témoignent que l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est la véritable Église du Seigneur sur la terre aujourd’hui, que le Seigneur Jésus-Christ est à la tête de cette Eglise et que l’Eglise est « édifié[e] sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire » (Ephésiens 2:20).

Dans le Livre de Mormon (Un autre témoignage de Jésus-Christ), Jacob, l’un des frères cadets de Néphi, l’un des prophètes d’autrefois, parle des Juifs qui ont rejeté la «pierre angulaire». Dans Jacob 4:15-17, on trouve ceci :

Et maintenant, moi, Jacob, je suis poussé par l’Esprit à prophétiser; car je vois, par l’inspiration de l’Esprit qui est en moi, que, parce qu’ils trébuchent, les Juifs rejetteront la pierre sur laquelle ils auraient pu bâtir et avoir une fondation sûre. Mais voici, selon les Écritures, cette pierre deviendra la grande, et la dernière, et la seule fondation sûre sur laquelle les Juifs peuvent bâtir. Et maintenant, mes bien-aimés, comment est-il possible que ceux-ci, après avoir rejeté la fondation sûre, puissent jamais bâtir sur elle, afin qu’elle devienne la principale de leur angle?

En parlant de son autorité comme étant la «pierre angulaire», le Maître a adressé ces paroles à ses disciples, tel que nous le mentionne la Bible dans Matthieu 21:42-44 :

Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle; C’est du Seigneur que cela est venu, et c’est un prodige à nos yeux? C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits. Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.

Le livre des Actes enseigne en outre que le salut de l’humanité réside dans la «pierre angulaire» qui est le Seigneur, Jésus-Christ. Dans Actes 4:12, on peut lire : « Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés« .

Tout cela étant dit, la question se pose quant à la signification du verset dans la Bible qui se trouve dans Matthieu 16:18 : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle« . Est-ce que cela signifie que Pierre devait être la fondation sur laquelle l’Église du Christ devait être construite? Une certaine compréhension d’un épisode de la vie de Pierre peut aider à clarifier cette question

Simon Pierre était un serviteur et un apôtre de Jésus-Christ (2 Pierre 1:1). Il était le frère d’André (Jean 1:40) et le fils de Jonas (Matthieu 16:17). C’était un pêcheur de Bethsaïda, qui vivait sur la côte nord de la mer de Galilée, dans la ville de Capernaüm avec sa femme et sa belle-mère. Pierre fut appelé, avec son frère André, à être l’un des disciples de Jésus-Christ (Matthieu 4:18-22, Marc 1:16-18, Luc 5:1-11). Son nom araméen, Cephas – dont Pierre est l’équivalent en grec et Kefa l’équivalent en hébreu, signifie «un prophète» ou «pierre» – lui a été donné par le Seigneur, tel qu’on peut le lire dans Jean 1:40 -42 :

André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus. Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ). Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre).

Dans Matthieu 16:13-16, on trouve le témoignage de Pierre au sujet du Seigneur Jésus-Christ en tant que Messie :

Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme? Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

La réponse du Sauveur se trouve dans Matthieu 16:17-19 :

Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.

L’Eglise Catholique Romaine accorde une grande importance aux paroles que le Sauveur adresse, ici, à Pierre : «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église», et à ce titre, elle soutient que Jésus déclarait qu’il bâtirait son Église sur Pierre. Cependant, ce n’est pas sur Pierre, lui-même, que l’Eglise serait bâtie, mais l’Eglise serait plutôt bâtie sur le Christ dont Pierre venait de témoigner qu’il était le Fils du Dieu vivant. C’est Lui qui est la véritable pierre angulaire de l’Église.

En grec, les noms propres ont un genre, de même que les noms communs en français. Lorsque nous lisons Matthieu 16:18 dans le texte original, en grec, nous constatons que le nom de Pierre est traduit par «petros» (nom masculin) et que le mot pierre est traduit par «petra» (nom féminin). Le Christ a dit à Pierre: « Et je te dis que tu es Pierre (petros), et que sur cette pierre (petra) je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle« . Le terme féminin de «petra» apparaît quatre fois dans le texte grec du Nouveau Testament (Matthieu 16:18; Matthieu 27:60; 1 Corinthiens 10:4; 1 Pierre 2:7) et fait référence à une grande masse de pierre que l’on ne peut bouger et dans laquelle une tombe a été creusée. Ce terme fait également référence au Christ, le rocher immuable. C’est cette référence au Christ que Pierre utilise dans 1 Pierre 2:7.

On peut faire bouger une pierre, ce n’est pas quelque chose de stable, et c’est exactement ce qui est arrivé à Pierre qui a douté lorsqu’il marchait sur l’eau (Matthieu 14:29-30), lorsqu’il a renié Jésus (Luc 22:57-58) et qu’il a été réprimandé par Paul à Antioche (Galates 2:11-14). C’est pourquoi, Jésus qui connaissait le cœur de Pierre, n’était pas en train de déclarer que Pierre, la pierre amovible et instable, serait la pierre inébranlable sur laquelle l’Eglise serait bâtie, mais qu’elle serait bâtie sur Jésus-Christ, et c’est de cette vérité que Pierre a témoigné lorsqu’il a dit à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant  » (Matthieu 16:16).

Jésus-Christ est la pierre angulaire et la fondation sûre. Il est le rocher de la vérité et Ses rachetés doivent se concentrer sur Lui et ne se tourner vers personne d’autre pour trouver de l’espoir, la source ou la fondation sur laquelle est bâtie l’Église. « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus Christ » (1 Corinthiens 3:11).

Autorité apostolique

Le mot «autorité», tel qu’il est utilisé dans le sens ecclésiastique du terme, est défini comme le droit divin de prêcher l’évangile de Jésus-Christ, d’agir au nom de Dieu et de diriger l’Église du Seigneur. L’autorité apostolique est alors définie comme le fait d’agir en tant que représentant du Christ dans le monde, pour accomplir Son dessein.

La question de l’autorité est abordée par les églises chrétiennes de différentes façons. L’Eglise Catholique Romaine, par exemple, met l’accent sur une ligne continue d’autorité depuis les premiers apôtres. Cette doctrine est appelée la succession apostolique et consiste en l’idée que l’autorité des Douze Apôtres originaux a été transmise de génération en génération, et de ce fait, l’autorité apostolique n’appartient qu’à ceux qui l’ont héritée d’un prédécesseur. C’est pourquoi, les dirigeants ecclésiastiques de l’Eglise Catholique croient qu’ils ont hérité leur autorité, pouvoir et responsabilité spirituelle, ecclésiastique et sacramentelle, conférées par les apôtres qui, eux, ont reçu leur autorité spirituelle des mains de Jésus-Christ.

Les membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours croient que l’autorité divine a été perdue lors de l’Antiquité, après la mort des apôtres, et qu’il a fallu la rétablir par l’intervention divine. Les Saints des Derniers Jours croient en outre qu’en 1829, près de Harmony (aujourd’hui appelé Oakland), en Pennsylvanie, l’autorité divine a été rétablie, dans l’Église, des mains de Jean-Baptiste, lui-même, et quelques mois plus tard, des mains des anciens apôtres Pierre, Jacques et Jean, eux-mêmes. Les membres de l’Eglise qui détiennent la prêtrise retracent leur autorité directement du don de la prêtrise de Dieu à Joseph Smith et aux premiers dirigeants de l’Église rétablie. Par conséquent, les Saints des Derniers jours croient que les « clés apostoliques » de la prêtrise, ou en d’autres termes, le droit de diriger l’Eglise, ont été données aux apôtres des temps modernes de la même manière que l’autorité a été conférée aux apôtres d’origine pour diriger l’Église du Seigneur.

 

Ressources supplémentaires :

Les croyances mormones de base et les vrais Mormons

Jésus-Christ selon le Mormonisme

La Bible selon le Mormonisme