De ces emblèmes nous prenons
Par Keith Lionel Brown
Dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (parfois appelée par inadvertance « l’Église mormone ») les membres ont la possibilité de renouveler les engagements qu’ils ont faits au moment de leur baptême lorsqu’ils prennent le sacrement chaque dimanche en souvenir de la l’expiation du Seigneur Jésus-Christ. Alors qu’ils prennent ces emblèmes sacrés, ils ont une chance de réfléchir à ce que l’expiation signifie pour eux personnellement, et ils savent également que le pain est le symbole du corps du Christ qui a été brisé pour eux, et l’eau est le symbole de son sang précieux qui a été versé pour eux. Cette ordonnance sacrée est réalisée en conformité avec les Écritures dans la Bible – 1 Corinthiens 11:24-26 :
« Et après avoir rendu grâces, il le rompit, et dit : Prenez, mangez : ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne ».
Le Sauveur a souligné l’importance des emblèmes qui sont utilisés pour la Sainte-Cène et a promis que ceux qui prennent ces emblèmes en souvenir de Lui auraient toujours Son Esprit avec eux. Ceci est écrit dans Le Livre de Mormon (Un autre témoignage de Jésus-Christ), dans 3 Néphi 18:6-11, quand le Christ a institué la Sainte-Cène parmi un groupe ancien de personnes, connues sous le nom de Néphites :
« Et cela, vous vous appliquerez toujours à le faire comme je l’ai fait, c’est-à-dire comme j’ai rompu le pain et l’ai béni, et vous l’ai donné. Et cela, vous le ferez en souvenir de mon corps, que je vous ai montré. Et ce sera un témoignage pour le Père que vous vous souvenez toujours de moi. Et si vous vous souvenez toujours de moi, vous aurez mon Esprit avec vous.
« Et il arriva que lorsqu’il eut dit ces paroles, il commanda à ses disciples de prendre du vin de la coupe et d’en boire, et d’en donner aussi à la multitude, afin qu’elle en bût. Et il arriva qu’ils le firent, et en burent, et furent désaltérés; et ils donnèrent à la multitude, et elle but, et elle fut désaltérée.
« Et lorsque les disciples eurent fait cela, Jésus leur dit: Bénis êtes-vous pour ce que vous avez fait là, car cela accomplit mes commandements, et cela témoigne au Père que vous êtes disposés à faire ce que je vous ai commandé. Et cela, vous le ferez toujours à ceux qui se repentent et sont baptisés en mon nom; et vous le ferez en souvenir de mon sang, que j’ai versé pour vous, afin que vous témoigniez au Père que vous vous souvenez toujours de moi. Et si vous vous souvenez toujours de moi, vous aurez mon Esprit avec vous ».
Ce que l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours appelle la Sainte-Cène, l’Église catholique la désigne sous le nom de la Sainte Eucharistie. Les Catholiques comprennent la signification des emblèmes utilisés pour l’Eucharistie, mais elle diffère de celle des Saints des Derniers Jours dans le fait qu’ils croient que, pendant l’Eucharistie, les éléments utilisés ne conservent que l’apparence, le goût et la texture du pain et du vin, mais l’essence qui sous-tend ces éléments est miraculeusement et littéralement changée en : le corps du Christ Lui-même. Le catholicisme enseigne que la Divinité est indivisible, par conséquent chaque particule de pain et chaque goutte de vin qui est changée est identique en substance avec la divinité, le corps et le sang du Sauveur. Cette croyance est connue sous le nom de transsubstantiation.
L’enseignement catholique de la transsubstantiation est basé sur les paroles de Jésus à ses disciples, quand il a institué la Sainte-Cène, lors de la Cène du Seigneur, tel qu’il est écrit dans la Bible, dans Matthieu 26:26-28 et Marc 14:22-24. Dans Matthieu 26:26-28, on peut lire ces mots :
Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez; ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés.
Et dans Marc 14:22-24, on peut lire ces mots :
« Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Prenez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit: ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs ».
Dans ces versets, le Sauveur ne veut pas dire que le pain et le vin sont littéralement Sa chair et Son sang. Il utilise plutôt une hyperbole (une déclaration exagérée ou figure de rhétorique ne visant pas à être prise à la lettre). L’utilisation de l’hyperbole est courante dans les cultures et les langues sémitiques, encore aujourd’hui.
La Bible est également remplie de ce genre de figures de rhétorique. En voici quelques exemples : (1) Matthieu 5:29, » Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi .. . » – cela ne signifie pas qu’une personne doit littéralement arracher son oeil, mais plutôt qu’elle doit éliminer la cause de la tentation; (2) Matthieu 6:3, » Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite » – cela ne signifie pas qu’une personne ne devrait littéralement pas laisser sa main droite savoir ce que sa main gauche est en train de faire, mais plutôt que quand une personne fait l’aumône, elle doit le faire sans attirer l’attention sur elle, de sorte qu’elle n’apparaisse pas comme si elle était en train de se vanter ou qu’elle se vante de sa « charitabilité »; (3) Matthieu 23:24, » Conducteurs aveugles ! qui coulez le moucheron, et qui avalez le chameau » – cela ne signifie pas que ces conducteurs avalent littéralement des chameaux, mais plutôt qu’ils passent trop de temps à se concentrer sur les choses qui importent le moins, au lieu de se concentrer sur les choses qui importent le plus; et (4) Luc 14:26, » Si quelqu’un vient à moi, et s’i ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple » – cela ne signifie pas qu’une personne devrait littéralement haïr son père et sa mère, femme et enfants, frères et sœurs, ou même lui-même afin de devenir un disciple de Jésus-Christ, mais cela signifie plutôt qu’elle devrait être prête à mettre l’Evangile au-dessus de toutes ses autres considérations. Une lecture ou une interprétation erronée de l’une de ces écritures pourraient prêter à confusion et mener à l’incompréhension.
Dans la Bible, dans Jean 6:53-63, Le Christ explique la signification de Sa propre hyperbole de telle sorte que personne n’ait aucune excuse pour ne pas avoir compris ce qu’il a dit :
« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement. Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm. Plusieurs de ses disciples, après l’avoir entendu, dirent : cette parole est dure ; qui peut l’écouter ? Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Cela vous scandalise-t-il ? Et si vous voyez le Fils de l’homme monter où il était auparavant ?… C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien: les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie ».
Ce que le Maître a dit à Ses disciples, Il nous le dit à nous tous. Les mots qui sont inscrits dans les versets ci-dessus n’étaient pas destinés à être pris à la lettre, mais plutôt métaphoriquement et spirituellement. Ce sont les mots littéraux dont Il parle qui sont «esprit et vie», et non pas le fait de manger littéralement de sa chair et de boire littéralement de son sang.
Dans les références bibliques citées précédemment (Matthieu 26:26-28 et Marc 14:22-24), il doit être entendu que le pain et le vin ne sont pas littéralement la chair et le sang du Seigneur Jésus-Christ, ou qu’une personne doit littéralement manger Sa chair et boire Son sang pour être sauvée, mais plutôt que le pain et le vin sont des emblèmes de Sa chair et de Son sang. Ils sont un souvenir littéral de Ses souffrances pour chacun de nous, et sont à prendre en souvenir de Son sacrifice littéral, l’expiation. Ceci est exactement comme le prophète Esaïe l’avait annoncé : » il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris « . Christ, le Messie, le Sauveur du monde, a littéralement souffert, saigné, et il est mort. Il est littéralement devenu l’Agneau sacrificiel pour l’abattoir, payant la rançon du péché par sa propre vie. Lorsqu’une personne prend la Sainte Communion, comme elle est appelée dans le Protestantisme, la Sainte Eucharistie comme elle est appelée dans le Catholicisme, ou la Sainte-Cène comme elle est appelée dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, elle ne prend littéralement pas du corps et du sang du Christ, mais des emblèmes sacrés qui représentent Son corps qui a été brisé, et Son sang précieux qui a été versé pour eux.
Keith L. Brown est un converti à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et sert en tant que dirigeant missionnaire de paroisse dans la Paroisse d’Annapolis, Maryland.
Ressources supplémentaires :
Jésus-Christ dans le Mormonisme